Speaker 1 (00:00.686)
Je vais être franche, pour moi ce n'est pas forcément la priorité que d'investir sur une identité visuelle au démarrage. Parce que pour moi au début, c'est surtout investir dans créer son projet et savoir le communiquer avec sa propre personne, on va dire.
Vous écoutez Bien à mon compte, le podcast business et bien-être pour les indépendants qui veulent transformer leur activité en une source de revenus réguliers, d'impact et d'épanouissement. Je m'appelle Kasia, je suis à mon compte depuis 2009 et je suis bien placée pour savoir qu'être indépendant, c'est une aventure passionnante.
Mais parfois, c'est aussi se sentir seul face à des défis complexes. aider des clients, jongler entre les projets pro et la vie perso, ou encore traverser des périodes de doute et de creux, surtout quand on est hyper sensible et cérébral comme moi. Dans ce podcast, je partage des stratégies concrètes pour se faire connaître et signer plus de clients.
Des outils pour calmer les ruminations et les montagnes russes émotionnelles, ainsi que des interviews d'indépendants inspirants qui montrent les mille une façons de s'épanouir à son compte. Alors si tu veux plus de clients, plus de plaisir et plus de sécurité dans ton activité indépendante, écoute l'épisode d'aujourd'hui.
Speaker 2 (01:13.006)
Aujourd'hui, je reçois Faustine Najman dans le podcast. Faustine est directrice artistique et designer graphique. Et justement, elle va venir nous parler de son métier. Elle va nous parler aussi d'identité visuelle, notamment pour les indépendants, quand et comment investir dans son branding et comment créer une image qui évolue avec son activité. Faustine nous partagera aussi son expérience de digital nomade aux Antilles, son rapport au temps et à la création, comment elle définit ses tarifs et son cheminement vers une décroissance intentionnelle pour rééquilibrer travail, projet créatif et vie perso.
Enfin, on parlera de FOM, son projet d'illustration né de son besoin de créer pour elle-même en dehors des commandes clients. Un échange inspirant sur le business, la créativité et la liberté que je vous propose d'écouter tout de suite. Bonjour Faustine. Je suis ravie de t'accueillir dans ce podcast. Donc Faustine, est-ce que tu peux nous expliquer ce que tu fais dans la vie
Bonjour, Kasia.
Speaker 1 (02:03.694)
Donc suis designer graphique et je suis aussi directrice artistique. Je vais commencer par le design graphique. Le design graphique pour moi, c'est, on va faire simple, c'est créer et assembler en fait des images plates, entre guillemets. En gros, je ne vais pas faire de vidéos, je ne pas faire de 3D, je vais créer des images qui peuvent être des illustrations, peuvent être des photos. Même si je suis pas photographe, je vais pouvoir donner une direction.
à la création de photos et aussi je vais assembler ces éléments-là avec de la typographie, en définissant des couleurs. Donc c'est de la création d'images et c'est aussi de l'assemblage de ces images et tout ça en général pour créer des univers visuels. Voilà, pour créer une marque et asseoir un point de vue, asseoir des valeurs, des valeurs d'une marque, va avoir besoin de les traduire visuellement, que notre audience, que nos lecteurs, ils soient dans une atmosphère visuelle.
qui correspondent aux valeurs qu'on veut véhiculer. Par exemple, une valeur qu'on peut avoir envie de véhiculer, c'est la valeur d'authenticité. On veut que notre marque, elle, ait l'air authentique. Dans les codes visuels, pourrait utiliser, par exemple, au travers de la typographie, quelque chose d'assez chaleureux. Ça peut être des typographies manuscrites ou des typographies qui vont être un petit peu texturées. Ça, peut renvoyer une idée d'authenticité au travers d'une gamme de couleurs, par exemple, va être assez naturelle.
on peut, avec du visuel, des polices, des couleurs, des images, véhiculer des valeurs, des idées qui à la base peuvent sembler abstraites.
D'accord, et la direction artistique comment ça s'insère là-dedans ?
Speaker 1 (03:41.992)
La direction artistique, vient en amont de tout ça. fait, je dirais que le design graphique, c'est un peu la partie savoir-faire, c'est la partie pratique, c'est la partie faire. La direction artistique, vient en amont de tout ça. C'est la vision qu'on va donner à un projet, le point de vue, l'orientation graphique. On n'est pas dans le faire, on va être plus dans générer des idées, dire pour tel projet, pour ton projet. Donc, par exemple, pour ta marque de coaching, on va...
identifier une stratégie, un positionnement que tu as et on va donner une direction visuelle à ce projet. Donc on va dire par exemple qu'on veut véhiculer des valeurs de féminité, d'audace et suite à ça, moi je vais faire une veille graphique. Je vais essayer d'aller voir un petit peu déjà l'environnement, quels sont les concurrents, qu'est-ce qui se passe autour de ton projet et voir aussi dans d'autres domaines de quoi est-ce qu'on peut s'inspirer et faire des planches visuelles qui vont donner une direction graphique.
D'accord, j'ai une question technique pour toi parce que beaucoup d'indépendants, la première chose qu'ils font quand ils se lancent, c'est qu'ils créent leur site web, ils créent leur identité visuelle, un logo, des cartes de visite. À quel moment penses-tu qu'on a le plus besoin de travailler sur son identité visuelle, sur son image de marque et donc les livres rap comme les logos ?
C'est une question intéressante qui... Je pense qu'il peut faire des bas qui va dépendre d'ailleurs de chacun. Moi, mon point de vue sur ça, c'est que quand on démarre, je trouve en réalité que c'est pas forcément la priorité. Je vais être franche, pour moi, c'est pas forcément la priorité que d'investir sur une identité visuelle au démarrage, parce que pour moi, au début, c'est surtout investir dans créer son projet.
et savoir le communiquer avec sa propre personne, on va dire. Et je trouve que l'identité vivelle, elle arriverait dans une seconde phase où les choses sont plus claires. On a une idée beaucoup plus claire de ce qu'on vend. On a une idée claire de la direction qu'on prend, des arguments, de notre stratégie. Et surtout, on ne veut plus être le seul véhicule de sa marque ou de son produit en tant qu'être humain qui parle et qui rencontre des gens.
Speaker 1 (05:55.15)
on a besoin d'un site internet qui va vendre à notre place, a besoin d'un Insta qui va vendre à notre place. Là, je trouve que c'est pertinent de vraiment mettre l'énergie, et pourquoi pas un budget, à développer une identité visuelle, parce qu'en plus on n'est plus mature. Je trouve que pour créer une identité visuelle qui soit pertinente, qui reste dans le temps, c'est intéressant d'avoir déjà bien réfléchi en amont, parce que sinon on peut avoir tendance à tout de suite foncer, à créer un logo, à créer une palette de couleurs, etc.
pour se rassurer mais qu'il peut être remis en question quelques mois plus tard et à la limite j'ai envie de c'est pas très grave. début on peut le faire soi-même mais je pense qu'il faut pas y mettre trop trop d'énergie en tout cas.
Je suis complètement d'accord avec toi. Ma philosophie, c'est d'abord apprendre à vendre ton offre. au passage, ton offre peut évoluer avec tes premières ventes. Une offre, c'est jamais qu'une hypothèse, fait. Une hypothèse qui est validée ou invalidée par le retour du terrain. Comme tu dis, il a de très fortes chances que l'offre évolue, que les valeurs évoluent, que la cible évolue. Dis-nous Faustine, depuis combien de tu es à ton compte et qu'est-ce que tu faisais avant ?
Alors moi je suis à mon compte depuis maintenant 9 ans et avant ça j'étais, donc si je repars juste l'étape d'avant, j'étais embauchée à l'université de Strasbourg dans un laboratoire de recherche en design graphique. J'ai d'abord fait une licence en information et communication, donc autant dire que c'était pas du tout spécialisé, pas du tout pratique, c'était très théorique mais ça m'a apporté énormément de connaissances diverses dans plein de domaines.
mais pas dans le design graphique, pas forcément dans l'image. J'ai vraiment su que je voulais faire du design graphique quand je suis partie en Erasmus, que là j'ai pioché à la carte, tu pouvais faire ton propre programme à la carte. Et là j'ai pris des enseignements très pratiques et je me suis rendu compte que j'en avais assez de la théorie, entre guillemets, que j'avais envie d'être dans la pratique créative artistique. Donc quand je suis rentrée d'Erasmus pour le master, je me suis dit c'est parti, je me spécialise.
Speaker 1 (08:00.654)
et je pars dans un master en design graphique à Strasbourg. Ce qui était assez nouveau pour moi, c'est que je suis arrivée dans un environnement où tout monde avait fait un parcours classique d'art appliqué, donc tout le monde savait dessiner, avait de la méthodologie de projet, et moi, pas du tout. j'arrivais, j'étais vraiment à la ramasse, j'avais énormément de choses à rattraper, donc j'ai vraiment cravaché pendant deux ans dans la pratique, et j'ai vraiment mis mes triples dans tous les projets, c'était vraiment très intense. Et lors justement d'un des workshops qu'on a eus,
il y a un designer suisse qui s'appelle Rudi Borg qui est venu nous donner un workshop sur l'identité visuelle appliquée au public, non pas au secteur privé, mais au secteur public. Comment est-ce qu'il abordait la création de l'identité visuelle dans le public ? Et c'était assez intéressant parce que lui, sa vision, c'était de dire on n'est pas dans un univers concurrentiel, on ne va pas faire du branding comme d'habitude, c'est-à-dire faire table rase de l'existent, arriver...
tout détruire en quelque sorte et tout reconstruire, on va composer l'identité visuelle de l'Université de Strasbourg avec l'existent. On fait ce workshop en tant qu'étudiants, on a des idées assez farfelues, expérimentales, parce qu'on est dans un cadre d'étude. On présente ça au président de l'Université, il adhère et du coup il crée une cellule de recherche en interne pour dire on va refaire l'identité visuelle de l'Université de Strasbourg qui a été créée depuis à peine quelques années.
parce qu'une université en fait c'est une agglomération de facultés indépendantes et de laboratoires indépendants à la base. On ne pas le faire faire par une agence extérieure avec leurs méthodes de branding du privé. On va le faire en interne dans un laboratoire de recherche. Rudi Bord à la direction artistique et on va embaucher deux personnes, deux ingénieurs en design graphique dont j'ai fait partie. Donc au sortir de mes études on m'a proposé ce job là et pendant deux ans on a travaillé en interne
au sein de l'université sur la création de cette identité visuelle et d'une manière que j'ai trouvé vraiment très différente de tout ce que j'avais connu jusqu'à présent parce que c'était de la co-construction avec l'ensemble des services des facultés qu'on recevait chaque semaine. On leur montrait les travaux en cours et on créait en fait ce système visuel avec eux.
Speaker 2 (10:20.308)
toi qui as l'expérience des clients privés et du coup des clients publics, est-ce que tu peux donner une différence majeure par exemple dans ta façon de travailler ?
je dirais que dans le privé, une marque, tout simplement une marque privée qui est dans une atmosphère concurrentielle, qui a de la concurrence autour d'elle, va avoir tendance à avoir un besoin d'être très très forte, d'être très différenciée et différenciante et d'être très harmonisée. À l'inverse, dans le public, l'identité visuelle, donc là par exemple pour l'université de Strasbourg, leur besoin c'était surtout d'exprimer
toutes les singularités de toutes leurs facultés laboratoires. En fait, c'était plutôt que d'harmoniser et de lisser, on va dire, ce qui est souvent le cas d'une identité visuelle. Une identité visuelle, en général, elle harmonise, elle rend cohérent l'ensemble. Là, l'idée, c'est vraiment de permettre à chaque faculté de pouvoir s'exprimer très librement dans un langage commun, on va dire. Donc c'est subtil, c'est complexe, mais c'est très intéressant.
Et donc tu as fait ça pendant combien de temps avant de devenir frélandce ?
J'ai été dans ce laboratoire de recherche pendant deux ans et avant ça, je précise juste aussi que j'avais fait un passage en agence de com. Le passage obligé traditionnel dans une agence de com ici à Nice, c'était une agence web et c'était un stage de fin d'étude. J'ai fait six mois et c'est super parce que je me suis dit que je voulais pas travailler en agence de com. C'était un positionnement en tant que créateur qui était très infime. En fait, ma position consistait vraiment à
Speaker 1 (12:00.81)
mettre en place des idées d'autres personnes. du coup, je ne me sentais pas forcément à ma place parce que moi, j'aime bien avoir plein de casquettes, être au contact avec le client, voir un petit peu toutes les étapes. Et là, ce n'était pas le cas. Donc, quand j'ai terminé à l'Université de Strasbourg, je suis rentrée à Nice et je me suis dit, j'avais le chômage, très important. J'avais le droit au chômage et je me suis dit...
C'est l'occasion de me mettre à mon compte, de porter mes propres projets et d'avoir ce filet de sécurité. J'avais deux ans devant moi potentiellement où je pouvais me planter.
D'accord. Alors Focine, est-ce que tu peux nous parler de ta façon de travailler, comment tu t'organises au quotidien et comment tu détermines tes tarifs ? Je sais que c'est une question qui intéresse beaucoup de gens.
Alors, comment je m'organise au quotidien ? On va dire que en ce moment, la manière dont je m'organise au quotidien n'a pas du tout été la manière dont je me suis toujours organisée. Il y a eu des périodes de ma vie où j'ai énormément travaillé à un gros volume horaire par semaine, très concrètement. Être à mon compte, pour moi, ça voulait dire ne pas compter mes heures et tout donner en quelque sorte. Depuis quelques temps, je dirais depuis, on dire peut-être depuis deux ans, je pense que le passage aux entiers a pas mal aidé.
J'ai vraiment eu envie de lever le pied et de mieux organiser mon temps et de considérer qu'il y avait vraiment un temps pour le travail et un temps pour la vie perso. Même si je trouve quand même que dans le fait d'être solo, c'est super intéressant de pouvoir moduler, de pouvoir changer un jour, de pouvoir se libérer une matinée et de dire finalement je vais travailler un soir. Ça, n'est pas un souci tant que c'est ponctuel, mais quand même d'avoir une rigueur sur, par exemple, maintenant, ça m'arrive quasiment plus de travailler le week-end.
Speaker 1 (13:45.492)
Et du coup, ça fait le lien avec le tarif jour parce que la manière dont je définis mon tarif jour, est totalement reliée au temps que j'y dédie. Pour moi, une journée de travail, c'est sept heures. Et donc, ce tarif jour, pour moi, il doit comprendre ces sept heures de travail. Il doit aussi comprendre toutes les heures où je ne travaille pas pour un client. Il doit comprendre le
tant que je passe à faire des propositions commerciales, à démarcher, à aller faire du networking. Donc en fait, un tarif jour pour quelqu'un qui est en salarié, par exemple, en salariat, souvent ça peut sembler astronomique. Je le dis en toute transparence, mon tarif jour, est de 500 euros. Mais en fait, là-dedans, il faut imaginer que dans ce tarif jour, il n'y a pas que les 7 heures de travail effectif, y a tout le temps où on ne travaille pas sur des projets clients, il a nos vacances.
Il y a tout ce qu'un salarié a en fait. Et donc voilà comment est-ce que je définis mon tarif jour. Et j'ai mis plusieurs années avant de définir celui-ci. Je crois que j'ai commencé extrêmement bas en pensant comme un salarié. fait, je m'étais un peu basée sur les tarifs du salarié en enlevant uniquement les charges. Et au fur et mesure du temps, je me suis rendu compte que ce n'était pas viable et qu'il fallait penser différemment.
Je trouve que le tarif jour, pénalise les experts et les professionnels qui ont d'expérience et qui sont capables, en quelques heures, de produire ce qu'un autre ferait peut-être en quelques jours.
Alors je suis complètement d'accord avec toi, c'est très intéressant effectivement côté client de le présenter comme un forfait. Lui il n'a pas forcément besoin de connaître on va dire la cuisine interne qui est le tarif jour mais pour moi ça reste une référence pour voir où j'en suis dans ma rentabilité, c'est à dire du temps que je vais passer sur un projet versus l'argent qu'il a rapporté. Mais effectivement ce n'est pas forcément toujours pertinent que d'afficher son tarif jour à son client.
Speaker 1 (15:45.882)
plutôt de mettre en avant la valeur qu'on lui apporte. Et là-dessus, on avait pas mal travaillé ensemble.
Tout à fait. Alors tu as parlé de ton passage aux Antilles. Je t'avoue qu'à titre personnel, j'ai beaucoup pensé. En tant qu'indépendante, on a cette liberté de travailler où on veut. En théorie, on peut travailler de l'étranger, on peut travailler du bord de la mer. Et ça m'a toujours empêtité de faire ce que tu as fait, c'est-à-dire prendre mes clics et mes claques et partir vivre au soleil. J'aimerais que tu nous en parles, toi, de comment tu l'as vécu, que tu me fasses un peu rêver.
Ça s'est fait extrêmement rapidement. Ce n'est pas un projet ou un rêve que je cultivais depuis longtemps. Ça a été une occasion. Pendant le Covid, j'étais avec un compagnon qui lui travaillait dans la restauration. Pendant le Covid, il a été forcé d'arrêter de travailler. Moi, activité freelance continuait et je n'étais pas arrêtée. Et lui vivait très mal l'arrêt et il a eu une opportunité en Martinique de travail. Et moi, étant freelance et n'ayant aucune contrainte,
étant assez ouverte à l'idée de partir, voyager, sachant qu'on était déjà allé aux Antilles et que lui était Antille et donc on avait quand même une attirance pour les Antilles, en l'occurrence la Martinique. Et du coup en trois semaines, en trois semaines on a tout quitté, entre l'entretien et l'arrivée là-bas, s'est passé trois semaines. Pour moi ça a été un peu mitigé l'arrivée, parce qu'on débarque sur une île où je connais personne,
C'est plein Covid, donc il n'y a pas d'espace de coworking qui ouvert. Et en plus d'être seule dans mon travail, du coup j'étais seule aussi socialement. Parce que je n'avais pas, je ne m'étais pas encore liée d'amitié. J'avais un compagnon qui démarrait une activité, donc il était très très occupé. Donc pour moi ça a été assez compliqué, l'arrivée aux Antilles. Et je suis passée de la Martinique à la Guadeloupe. Donc ensuite j'ai rejoint la Guadeloupe. Est-ce que les Antilles m'a...
Speaker 1 (17:45.31)
beaucoup apporté, trouve, c'est un rapport justement au temps. Là-bas, le temps, je trouve qu'il est beaucoup plus ralenti. La vision du travail n'est pas prioritaire. y a beaucoup moins de pression sur travailler, travailler, travailler. Et aussi, ça m'a apporté pas mal de minimalisme. Ça a beaucoup développé le minimalisme dans ma vie parce que tu débarques dans un endroit où de toute façon, t'as rien.
le temps d'acquérir plein de choses, c'est long, tout coûte très cher, tout est compliqué à... Enfin c'est compliqué de s'approvisionner on va dire, donc en fait tu fais avec le minimum. Ça c'est des côtés positifs je trouve. Moi ce qui m'a fait partie des intimes, déjà c'est d'un point de vue personnel, la difficulté de recréer en fait du lien social profond. Je trouve que c'est extrêmement long de créer des relations. Je parle d'amitié, je parle même
même professionnellement aussi. donc de ne avoir ma famille à mes côtés, de ne pas avoir un groupe d'amis très solide à mes côtés, c'était pas évident. Ce qui a été difficile aussi, a été les grèves, les coupures d'électricité, les coupures d'eau à répétition. Ça t'apprend pas mal à encaisser, à prendre du temps pour toi parce que de façon en fait, tu ne pas travailler, peut rien se passer. Mais à un moment donné, je me suis sentie un peu en péril avec mon activité.
parce que j'étais en incapacité d'assurer les réunions parce que je n'avais pas d'internet, n'avais pas de réseau, n'avais pas d'électricité. Et je me suis dit, là-bas en métropole, ils comprennent pas que je dois banaler ces réunions alors qu'ici aux Antilles, tout le monde était OK avec ça. Je me suis dit, je suis en train de créer un fossé, j'ai l'impression que ne plus connectée et comme je n'ai pas beaucoup de travail sur place, il y avait aussi cette petite peur et cette petite pression qui s'est ajoutée et j'ai fini par rentrer.
Et depuis ton retour, sur quoi est-ce que tu travailles
Speaker 1 (19:39.47)
Il y a eu pas mal de phases. fait, pense que justement d'avoir été, entre guillemets, un peu au ralenti, on va dire, aux antilles. Quand je suis rentrée, j'étais célibataire. J'étais dans un certain confort émotionnel. Je retrouvais ma famille, je retrouvais mes amis. Donc, j'avais beaucoup de temps à dédier à un projet pour moi. Et je me suis dit, vas-y, j'ai envie de me mettre à fond dans mon travail. Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'à chaque que je t'avais contacté il a un peu plus d'un an, je suis venue te voir en me disant...
ça y est, j'ai envie de faire décoller ma boîte, j'ai envie de multiplier mon chiffre d'affaires. Et c'était intéressant vraiment que je sois dans cet état d'esprit. Mais c'était vraiment aussi un contrat, je pense, avec ce que j'avais vécu aux Antilles et un espèce de rythme que je retrouvais ici qui était beaucoup plus intense et accéléré. On est parti avec cette problématique en coaching de décupler mon chiffre d'affaires. Et je pense que c'était très intéressant parce qu'en cours de route, fait, on s'est rendu compte que
En réalité, la souffrance était ailleurs que la raison pour laquelle j'étais venue te voir initialement. C'est que j'avais besoin de me réorganiser, j'avais besoin de trouver plus de temps et surtout dédier du temps et de l'énergie à ma créativité pour moi. C'est-à-dire que j'avais l'impression de m'épuiser dans les projets, à mettre mon énergie créative au service des autres et que je m'en laissais pas pour moi en quelque sorte. Et j'ai senti de plus en plus le besoin de créer un projet
déconnecté d'une demande de client, qu'il soit une espèce de bulle de liberté où je puisse m'exprimer librement, sans contrainte d'un client ou d'une commande et aussi sans contrainte financière. Et ça, c'était vraiment important en disant que je peux y aller avec légèreté. C'est comme ça qu'est né le projet d'illustration, de création d'affiches qui s'appelle FAUME. D'ailleurs, pour la petite histoire, ce projet est né quand j'étais aux Antilles en vrai.
Quand j'étais aux Antilles, il n'y avait plus d'électricité, il avait plus rien à faire, je me mettais à dessiner. J'avais créé un petit compte Insta où je publiais des élus assez érotiques d'ailleurs à l'époque sur un compte anonyme. Et donc c'est à Nice, en travaillant aussi avec un groupe de graphistes, ça m'a beaucoup beaucoup propulsé, boosté. On s'est dit qu'on allait faire une exposition collective et du coup ça m'a mis une deadline pour...
Speaker 1 (22:05.01)
sortir ce projet et ça m'a motivé. Et donc on a fait une exposition collective en septembre 2024. Pour moi, ça a été l'occasion de vraiment officialiser des affiches faux, des illustrations faux.
C'est vrai que chez toi, il y avait ce côté, mais où est passé la création ? Alors que c'est quelque chose qui t'anime, c'est quelque chose qui te donne de l'énergie, ça se reflétait pas dans ton emploi du temps. Et alors, ces dessins érotiques nous ont plu.
Exactement.
j'avais envie de dessiner des illustrations érotiques. J'avais vraiment plus d'explications que ça à donner initialement. J'avais envie de faire des dessins érotiques. Quand est venue l'idée de l'exposer, de le présenter au monde en y associant ma personne, de l'assumer, de ne être dans l'anonymat, je me suis questionnée aussi sur ce que j'avais envie de communiquer, de transmettre. Et je me suis dit au-delà du côté érotique, j'ai envie de...
de d'amour en fait, et pas que d'amour amoureux, de parler aussi d'amour amical, d'amour filial, de tout type d'amour. Et j'ai eu envie de faire une sorte de lexique, de glossaire amoureux avec une série d'affiches qui évoquent plein de types d'amour différents, même s'il y a pas mal, dans les affiches, a pas mal de choses quand même assez sensuelles, mais pas que. Avec, dans un univers qui soit très minimaliste et qui soit...
Speaker 1 (23:26.36)
Enfin, qu'il soit quelque chose que j'ai envie de faire pour moi sans essayer forcément de plaire, séduire. Et une de mes craintes d'ailleurs du début, c'était, on en avait parlé d'ailleurs, c'était mais si jamais ça plaît pas, si jamais c'est un flop, que personne s'y intéresse. Et en fait, je peux dire qu'aujourd'hui, actuellement, je ne suis plus du tout sur cette problématique-là. C'est-à-dire que le projet...
à l'heure actuelle, sa visée, c'est pas de nourrir mon égo, de me faire mousser, de me rassurer, etc. C'est une simple zone d'expression pour me faire plaisir, pour transmettre des choses que j'ai envie de transmettre. Si ça peut parler à quelques personnes, j'en suis ravie, mais j'ai pas forcément besoin, entre guillemets, que ça cartonne, de sentir que ça prend. Et en fait, je me suis rendue compte aussi de quelque chose là récemment. La première question qu'on me pose,
et d'une manière très bienveillante. C'est alors, est-ce que ça a marché ? Est-ce que tu as bien vendu ? Et en fait, quelque part, ça me désole un petit peu. Je le dis pas comme ça, mais cette question me désole un peu parce que c'est pas mon objectif. Mon objectif, serait pas de dire, ouais, j'ai trop bien vendu ou non, j'ai pas bien vendu. Ça serait plutôt de parler de qu'est-ce que ça m'a apporté de dessiner, qu'est-ce que ça m'a apporté d'échanger, ça, qu'est-ce que ça m'a apporté les rencontres que j'ai faites au travers de ce projet-là.
qu'est-ce que ça réveille en moi, plutôt que de parler uniquement du chiffre. Aussi, peux me permettre ça parce que c'est une activité parmi d'autres. Si c'était ma seule activité, bien sûr que j'aurais des préoccupations de rentabilité, mais c'est justement parce que ça s'inscrit dans un projet qui est diversifié, où il a des activités rentables et des activités où il y a moins de pression de rentabilité, que je peux raisonner comme ça sur ce projet-là aussi.
Et justement tu m'as parlé d'une notion, c'était dans nos échanges offline, la notion de décroissance intentionnelle.
Speaker 1 (25:27.662)
Oui, bah là je suis en plein de temps du coup. Cette idée de décroissance, c'est assez récent pour moi de l'avoir réfléchi et de l'avoir acté. Et justement en fait, c'est en ayant réfléchi à une organisation qui me permette d'être dans une décroissance, mais qui soit une décroissance où je me sens à l'aise, où je me sente confortable, qui ne pas une source de stress et de panique. Attention, je dis pas que je tout le temps...
hyper rassurée, je n'ai des moments de flippe, des moments de stress où je me demande si je prends la bonne voie. déjà, j'essaie de me rassurer en me disant que mon organisation est quand même réfléchie, c'est-à-dire qu'il a une partie de mon activité qui dédiée aux commandes de clients avec un tarif jour qui est réfléchie, qui permet d'être rentable. Et ensuite, j'ai ces deux activités, donc l'activité de la
La création d'affiches et d'illustrations et l'activité d'ateliers de dessin qui, pour le moment, ne sont pas rentables mais qui me permettent de nourrir ma partie créative et de nourrir aussi le besoin que j'avais de sortir des écrans et de me lier à des êtres humains, on va dire, et de passer du temps avec des gens, simplement.
Il y a aussi une rencontre, une rencontre amoureuse, l'envie aussi de prioriser ça et de prioriser mon temps en dehors du travail. Donc forcément, ça redistribue les cartes et on a envie de réfléchir autrement. Et je pense aussi que là, je réfléchis de manière un peu plus durable, c'est-à-dire si demain j'ai envie de, manière générale, avoir plus de temps pour moi, pour ma famille future peut-être.
En fait, c'est aussi maintenant que ça se prépare. Et en fait, ce qui est important pour que je me sente quand même en sécurité dans cette situation-là, très concrètement, ça va être d'avoir, comme je le disais, une organisation avec une partie de mon activité qui est censée être rentable et commande client, mais aussi d'avoir, j'ai toujours sur un compte, six mois d'avance d'un SMIC minimum où je me dis, imaginons même que là, pendant plusieurs mois, il n'y a aucune commande qui rentre.
Speaker 1 (27:49.382)
J'ai ce petit filet de sécurité que je me suis constitué. Et deuxième chose aussi, c'est que je tends à réduire mon niveau de vie. Là, actuellement, j'ai la vie d'une citadine qui paye un loyer extrêmement cher en centre-ville et où il a beaucoup de tentations de consommation aussi ici. Et je me dis que là, on va plutôt dans la direction de déménager dans un endroit plus tranquille, donc réduire en fait ces charges fixes.
tu dirais Fosin à quelqu'un qui intéressé aussi par ce concept de décroissance et de décélérer un petit peu
cette personne je lui dirais n'aie pas peur. Non mais dans le sens, c'est ce que je disais un petit peu déjà tout à l'heure, c'était de peut-être relativiser sur le risque qu'on prend. Comme je disais, si à un moment donné je sens que j'ai pas assez d'argent, je peux toujours me mettre de nouveau à accepter des projets qui sont rentables. En fait je peux moduler, je peux revenir en arrière.
où je peux choisir une nouvelle manière de faire rentrer de l'argent.
Et pour accompagner ce que tu dis, trouve aussi qu'une des conditions de cette liberté, c'est de savoir se vendre. Quand tu sais vendre en général, tu peux te permettre de prendre ce recul parce que tu sais que tu ne vas pas perdre tes clients, que même si on va dire ils t'oublient un peu ou ils bossent avec d'autres, tu as la capacité de recréer une connexion, de leur proposer un projet entre guillemets sexy qui va leur perdre parce que ça correspond à leurs attentes et leurs besoins. Et du coup, tu vas pouvoir vendre une prestation.
Speaker 2 (29:15.08)
Je pense vraiment que les indépendantes devraient se concentrer à développer ces compétences commerciales parce qu'elles sont les garants de leur liberté sur le long terme. Merci Faustine pour tous ces partages. Où est-ce qu'on peut te trouver en ligne
Alors on peut me trouver en ligne déjà sur mon site internet avec la casquette de designer graphique directrice artistique sur FaustineNagemin.com. On peut aussi retrouver mon projet d'illustration sur Insta sur Ehello.FOM et voilà !
Ok Fossine, merci beaucoup pour ta part.
Merci beaucoup à toi Kasia ! A bientôt !
Et à très bientôt !
Speaker 2 (30:09.096)
où on travaillera ensemble pour poser ou consolider les bases d'un business aligné, épanouissant et surtout rentable. Toutes les infos sont sur mon site www.bienamocompte.com Je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode et d'ici là, prends bien soin de toi et de ton business.